CSDHI – Etrange coïncidence. C’est justement le jour où Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères, débarquait en Iran flanquée de sept commissaires européens, que les mollahs ont décidé de pousser d’un cran la répression des femmes.
Ils en avaient donné le ton deux jours avant en exécutant le 14 avril trois femmes. L’une à Kachmar et deux autres à Birjand dans le nord-est et l’est de l’Iran. Passons le fait qu’entre le 14 et le 16 avril, onze condamnés ont été exécutés.
Ce n’est certainement pas la sécurité de la délégation européenne en visite dans le coeur battant du terrorisme international qui a poussé la dictature intégriste à lacher sa horde de 7000 agents en civil dans les rues de Téhéran ce 16 avril.
Non, c’est tout simplement la volonté de contrôler, surveiller, humilier, harceler et réprimer les femmes ; cette moitié de la population toujours prompte à se révolter et en première ligne des protestations.
On remarquera dans les photos de la presse officielle, les mines patibulaires des voyous, des psychopathes et des fanatiques qui forment le gros des troupes sécuritaires du régime des mollahs. Tous des hommes. En fait, ils viennent compléter le dispositif de patrouilles et d’agents, hommes et femmes cette fois, postés à tous les coins de rue, au cas où…
Evidemment, Federica Mogherini n’aura pas eu affaire à eux pour changer fissa sa tenue bleue turquoise en gris sale ou marron boueux, ni à cacher ses mèches folles qui s’aventuraient hors de son voile azur. Elle n’aura pas eu à réprimer un sourire éclatant en public.
Elle n’aura pas à signer un engagement à ne plus oser sortir dans des couleurs gaies ni à montrer le blond de ses cheveux très prisé des Iraniennes en ce moment. Pas plus que de renoncer à un maquillage voyant ou à ne plus se laquer les ongles. Elle n’aura pas à se faire saisir son véhicule si elle écoute de la musique, si son voile a glissé ou si elle a relevé les manches jusqu’aux coudes pour conduire fenêtre ouverte.
La Haute représentante européenne ne sera pas emmenée au poste s’il s’agit d’une récidive où elle sera prise en photo sous toutes les coutures, copieusement insultée, fichée, envoyée au test de virginité si jugé nécessaire, emprisonnée et même fouettée selon l’humeur des miliciens ou du juge sur place. Elle ne sera pas non plus rançonnée avec une amende très lourde pour la majorité des Iraniens qui galèrent dans la misère et le chômage. Surtout les femmes, écartées à 86% du marché du travail.
Non, Mogheri a eu droit aux sourires mielleux de Javad Zarif, heureux de la voir voilée, et du reste de la bande des 40 voleurs qui espèrent soutirer de l’argent à l’Union européenne pour combler la faillite bancaire du pays. Elle aura marché sur les tapis luxueux des palais du pouvoir et goûté à toutes les douceurs de la culture persane. Juste un petit nuage sur cette escapade idyllique. Il aura fallu mentionner les droits de l’homme. Cela s’est fait si vite et avec tellement de salamaleks que même Zarif en a été satisfait. Vous reprendrez bien un nougat à la pistache ?
Les 67 femmes pendues par Rohani et son gouvernement, Zarif compris, ne disent pas merci à Mogherini. Les 3,6 millions de femmes interpellées l’an dernier en Iran par les mêmes fauves qui rôdent dans les rues de la capitale aujourd’hui, et les 18.000 femmes passées devant un tribunal misogyne pour leur tenue vestimentaire ne la remercient pas non plus. Elles sont en droit d’attendre une ferme condamnation du régime iranien par l’Union européenne.