CSDHI – À Téhéran, samedi 5 octobre, la Journée mondiale des enseignants a suscité de vives protestations rassemblant principalement des enseignantes et des éducatrices.
Elles se sont rassemblées devant le ministère de l’éducation pour revendiquer leurs droits, brandissant des pancartes indiquant « La place d’un(e) enseignant(e) n’est pas en prison », « seuil de pauvreté = 7 millions de tomans (1913 euros), salaire d’un(e) enseignant(e) = 2 millions de tomans (546 euros) », « arrêtez la privatisation des écoles » et « un logement adéquat pour les retraités ».
Les habitants du village de Chenar Mahmoudi et du comté de Lordegan ont également manifesté samedi, malgré les tentatives des forces de sécurité officielles pour réprimer les manifestants. Les habitants ont organisé une manifestation devant le département de la santé et des soins médicaux de Lordegan, tandis que les jeunes ont bloqué la route reliant Lordegan au Khouzistan. Les forces de sécurité ont attaqué les villageois pour empêcher la manifestation de prendre de l’ampleur et ont même tiré des coups de feu en l’air pour disperser la foule.
Un manifestant a déclaré : « L’attaque des forces de la sécurité est horrible et nous avons besoin d’aide. »
Cette manifestation a eu lieu après que plus de 300 villageois, y compris des enfants et des bébés, aient été infectés par le virus VIH/SIDA, parce que les agents du ministère de la santé ont utilisé la même seringue jetable à plusieurs reprises lors d’un test de diabète sur les habitants.
Les jours précédents, des enseignants et des éducateurs d’Ispahan et de Tabriz avaient organisé des manifestations devant les départements locaux de l’éducation, les forces de sécurité tentant également de perturber les manifestations.
Le lundi 30 septembre, un certain nombre d’enseignants du mouvement pour l’alphabétisation ont organisé une manifestation devant le ministère de l’éducation du Lorestan après avoir appris que leurs services n’étaient plus nécessaires.
Le mardi 1er octobre, les personnes escroquées par l’Institut financier crapuleux Caspian, de Mashhad, soutenu par les pasdarans (IRGC), ont organisé une manifestation devant la 14e filiale de la société pour exiger la restitution de leurs biens volés.
Le peuple iranien a une longue histoire de lutte contre l’injustice, peu importe ce que cela lui coûte. Rien qu’en septembre, il y a eu plus de 284 manifestations dans 71 villes et 28 provinces iraniennes, avec une moyenne de neuf manifestations par jour, malgré les forces de plus en plus répressives du régime iranien, qui ont menacé les manifestants de longues peines de prison et de coups de fouet.
Il y a eu plus de protestations que le mois dernier ; en grande partie à cause du début de la nouvelle année académique. Non seulement nous avons vu plus de protestations de la part des enseignants et des étudiants fortement affectés par les politiques éducatives du Régime, mais aussi de la part des parents qui ne peuvent pas se permettre d’envoyer leurs enfants à l’école, même si l’école est censée être gratuite.
Cependant, les manifestations ont également augmenté à cause des licenciements de travailleurs à l’usine de canne à sucre Haft Tappeh, située dans la ville de Shush, dans le sud du pays.
Source : INU