CSDHI – Mostafa Pour-Mohammadi, secrétaire général de l’Association du Clergé militant (une faction du régime des mollahs), a déclaré que le niveau de bien-être en Iran était supérieur à celui en Europe.
« Aujourd’hui, notre peuple se porte mieux que l’Europe en terme de bien-être », a déclaré le religieux lors d’une réunion le 15 mai.
« La pauvreté en Iran n’est pas due à la faim. Il s’agit plutôt d’un manque d’emploi attractif car les Iraniens ont des attentes fondées sur de nouvelles exigences, » a ajouté cet ancien ministre de l’Intérieur.
Ce qu’il entend par ces propos ridicules, c’est que les Iraniens sont trop exigeants et, comme ils ne sont pas satisfaits, ils se sentent pauvres et démunis.
On pourrait penser qu’en tant qu’ancien ministre de l’Intérieur (2005-2008) et ancien responsable du bureau de l’inspection générale en Iran, Pour-Mohammadi aurait accès aux derniers chiffres sur la pauvreté et le bien-être dans le pays. Cela comprendrait des informations émanant d’autres responsables disant qu’environ 80 % de la population iranienne vivent sous le seuil de pauvreté.
L’Iran est confronté à une crise économique d’une extrême gravité. Les salaires sont très bas et beaucoup n’ont pas été payés depuis des mois. Ces conditions ont poussé les travailleurs à exprimer leur mécontentement dans les rues avec des grèves et des manifestations. Cependant, incapable de s’occuper de leurs demandes, le régime n’a eu recours qu’à la répression.
Selon des militants syndicaux, le salaire minimum est égal à la moitié du seuil officiel de la pauvreté. Cela signifie que si on considère que le seuil de pauvreté pour une famille de quatre personnes à Téhéran est d’environ 4 millions de tomans (environ 232€), le salaire minimum payé aux travailleurs – 1,8 million de tomans (environ 105€) – est en réalité de deux millions de tomans inférieur au seuil de la pauvreté.
Compte tenu de ses remarques, il faudrait demander à Pour-Mohammadi comment il est parvenu à la conclusion que les Iraniens se débrouillaient mieux que les Européens. Il semblerait que ses analyses sur l’économie sont similaires à ses remarques sur le sens de la justice.
La « justice » de Pour-Mohammadi
Lorsque le président iranien Hassan Rohani a nommé Mostafa Pour-Mohammadi ministre de la Justice en 2013, il avait déclaré avoir choisi ce ministre « pour promouvoir la justice ».
En 1988, l’ayatollah Khomeiny avait confié la décision d’exécuter ou non des prisonniers politiques dans les prisons iraniennes à des « comités de la mort », composés de trois membres : un juge religieux, un représentant du ministère du Renseignement et un procureur.
Pour-Mohammadi, était membre du comité de Téhéran.
Selon feu l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri, il était « le représentant du ministère du Renseignement, chargé d’interroger les détenus de la prison d’Evine » pendant le massacre.
Montazeri considérait Pour-Mohammadi comme « un personnage central » dans les exécutions massives de prisonniers politiques fidèles aux Moudjahidine du peuple à Téhéran, la majorité écrasante du massacre des prisons de l’été 1988 à travers l’Iran.
En 2016, Mohammadi s’était dit « fier d’avoir exécuté le commandement de Dieu concernant les Moudjahidine du peuple d’Iran ».
« Je suis en paix et j’ai bien dormi toutes ces années parce que j’ai agi conformément à la loi et à l’islam », avait-il déclaré à propos de ce crime contre l’humanité resté impuni qui a fait 30.000 victimes, en majorité des jeunes et beaucoup de femmes. Ces victimes avaient été condamnées à des peines de prison pour avoir manifesté, distribué des tracts ou vendu des journaux. Certains avaient terminé leur peine. Khomeiny avait décidé de les exterminer.
Source : Iran News Wire