CSDHI – Akram Mohammadi Amini, 26 ans, championne iranienne de billard a été interdite de participer à des compétitions, accusée de conduite non islamique.
Akram Mohammadi Amini, la première joueuse de billard iranienne à remporter une médaille internationale, est bannie de compétition pour deux ans pour avoir prétendument violé le code vestimentaire obligatoire et avoir fumé lors d’un récent tournoi. La décision a été rendue par la Fédération de billard, de bowling et de boxe en Iran, qui a également interdit à Amini d’entrer dans les stades pendant deux ans. La fédération déclare que Mme Amini a le droit de faire appel.
Réagissant à cette décision, Mme Amini a tweeté avec sarcasme : « Rien ne me surprend plus. Ici, en Iran, la vérité est aussi vaste que la justice ».
La médaillée de billard en 9 coups a ensuite critiqué le déroulement des audiences.
« Quand ils n’ont pas permis à mon avocat d’assister aux audiences, j’ai protesté en disant que la procédure n’avait aucune base légale si je ne pouvais pas compter sur un avocat. Ils m’ont dit que je pouvais partir si je ne reconnaissais pas la légalité des audiences. J’ai demandé la preuve de mes actes répréhensibles, ils ont juste dit qu’il y avait eu un rapport de mauvaise conduite et que j’étais obligée de répondre aux accusations.
Mme Amini dit qu’elle n’a même pas été informée de la date à laquelle sa prétendue faute aurait eu lieu.
« Je pensais qu’il y aurait une audience où je pourrais confirmer ou infirmer les accusations, mais à ma grande surprise, le verdict a été rendu en quelques heures », a-t-elle regretté, ajoutant : « J’ai écrit plusieurs lettres au ministère des Sports, mais je n’ai reçu aucune réponse ».
S’adressant à l’agence ISNA, Amini a rejeté les accusations selon lesquelles elle enfreignait le code vestimentaire obligatoire : « De telles accusations sont ridicules, car les joueuses de billard iraniennes portent des vêtements prévus pour les parties de billard ».
En octobre 2016, elle a remporté une médaille de bronze aux Championnats féminins « 9-Ball Pool Games » aux Émirats arabes unis, remportant ainsi la première médaille de l’histoire de l’Iran dans la division féminine des jeux.
En avril 2017, le Centre pour les droits de l’homme en Iran (CHRI) basé à New York a signalé qu’un certain nombre de joueuses de billard iraniennes avaient récemment été temporairement interdites de compétition pour « violation du code de conduite islamique ».
Les autorités iraniennes ont à plusieurs reprises pénalisé les sportives féminines pour n’avoir pas porté de foulard lors d’événements sportifs internationaux. Toutes les femmes en Iran sont tenues de respecter le code vestimentaire obligatoire.
En février 2017, la joueuse d’échecs, Dorsa Derakhshani, âgée de 18 ans, a été exclue de l’équipe nationale pour ne pas avoir porté de voile alors qu’elle participait à un match d’échecs international à Gibraltar. Elle a ensuite rejoint l’équipe nationale américaine cette année-là.
Radio Farda – 2 décembre 2018, Agence de presse ISNA – 28 novembre 2018