CSDHI – Soheila Hijab Bid Sarakhsi est avocate, militante des droits humains et femme politique emprisonnée à la prison d’Evine.
Hijab, né en 1990, a été arrêté à Chiraz le 28 décembre 2018 et condamnée à deux ans de prison. Elle a été libérée après avoir purgé cinq mois à la prison d’Adelabad.
Elle a de nouveau été arrêtée à son domicile par les Gardiens de la révolution (les pasdarans) pour des charges sociales, pour collusion et propagande contre le gouvernement iranien, et elle est emprisonnée à la prison d’Evine depuis le 6 juin 2019.
Cette avocate et prisonnière politique a envoyé la lettre suivante au Defenders of Human Rights Centre :
… Ce qui m’a poussé à écrire cette lettre, c’est pour protester contre le comportement inhumain et illégal des institutions, qui au lieu de garantir les droits humains et juridiques des accusés, tentent de porter atteinte à leurs droits et ce qui est étonnant, c’est leur manque d’adhésion à des principes au moins humains et éthiques.
J’ai dû faire une grève de la faim à cause de la pression exercée par les forces de sécurité et le pouvoir judiciaire sur moi et ma famille afin d’empêcher ma libération.
… J’ai mis fin à ma grève de la faim après une promesse des autorités, mais le juge Moghiseh s’est opposé à ma libération, disant à ma famille qu’il m’enverrait au quartier pénitentiaire des prisonniers ordinaires si ma protestation se poursuivait …
… Mentir et tromper le prisonnier est une expérience douloureuse.
Je suis préoccupée pour mes compatriotes arrêtés au cours des récentes manifestations et j’ai expliqué mon cas sur la base de mon devoir humain d’empêcher qu’un tel traitement ne soit infligé à d’autres prisonniers.
Les gens qui sont descendus dans la rue en avaient assez et ils avaient des raisons précises pour lesquelles ils protestaient, et la résonance écrasante de leurs revendications légitimes a brisé le silence des journaux et des médias.
Mais à cause de la nature des dirigeants oligarchiques, les manifestations ont perdu leur cours pacifique et les mesures répressives se sont intensifiées, qualifiant les manifestants d’antisociaux, de traîtres, d’émeutiers et d’agitateurs.
L’histoire de l’Iran a été le théâtre de divers mouvements et luttes de son peuple avec des gouvernements tyranniques et autoritaires qui étaient parfois soutenus par des forces étrangères.
Les responsables savent qu’ils n’ont pas pris de mesures importantes pour maintenir et restaurer l’espoir politique dans les relations nationales et internationales et ils ne peuvent ignorer le climat politique désespéré et fermé en Iran.
Notre peuple a fait ses adieux aux factions fondamentalistes et réformistes.
Tout en exprimant mes condoléances aux familles des martyrs et en souhaitant la réalisation de leurs hautes aspirations, j’appelle à la mise en place d’une campagne pour la libération des prisonniers politiques, jusqu’à ce que les détenus soient libérés.
Soheila Hijab (décembre 2019)
Source : Iran Focus