CSDHI – Montazeri, le procureur général de l’Iran, a admis avoir procédé à des arrestations arbitraires au cours de la répression des dernières manifestations : « L’arrestation d’une personne ne signifie pas la reconnaître coupable. Dieu sait que nous ne voulons pas détenir une seule personne innocente. »
Alors que les autorités iraniennes font face à une escalade de condamnations dans le pays et à l’étranger pour leur violence sans précédent contre la population exaspérée, l’actuel procureur général Mohammad Jafar Montazeri, s’est efforcé de minimiser les faits.
Le jeudi 12 décembre, Montazari s’est rendu à l’université Ferdoussi de Machad pour prononcer un discours sur le « libéralisme ! ». « Il faut tenir compte que l’université devrait être à 100 % sûres sur le plan de la sécurité pour les professeurs, les étudiants et bénéficier d’ouverture d’esprit », a-t-il déclaré.
Reconnaissant avoir procédé à des arrestations arbitraires lors du récent soulèvement, il les a exliquées en raison « des incidents qui se produisent à l’occasion dans le cadre d’événements et nous ne pouvons rien faire d’autres. »
Le fait est que les autorités iraniennes ont très peur de divulguer l’ampleur des manifestations qui provoquerait une nouvelle explosion de colère sociale. À cet égard, les responsables et les organes officiels évitent de de donner le nombre réel de victimes. Le 7 décembre, lorsque le procureur général Montazari a été interrogé sur le nombre de morts par un journaliste de l’agence ILNA, a écarté le sujet en posant lui-même une question : « Les gens vous ont-ils chargé[d’enquêter] ? »
Néanmoins, le régime iranien ne peut pas couvrir ses massacres, même s’il a coupé Internet pendant des jours. Grâce aux progrès technologiques, chaque Iranien est aujourd’hui un témoin, un reporter et un journaliste qui documente facilement les crimes avec son téléphone portable.
D’un autre côté, les autorités ne sont pas en mesure d’empêcher les fuites d’informations et parfois elles-mêmes admettent plusieurs crimes commis par les forces de sécurité. « Quelqu’un me disait que pendant son hospitalisation dans un hôpital de Téhéran, il y avait une infirmière qui se tenait près de la fenêtre pour filmer la rue à l’extérieur et elle a été touchée par une balle en plein front », a dit l’imam du vendredi, Asalom Mohammad Javad Bagheri, dans sa conférence du 6 décembre.
En conclusion, alors que les autorités iraniennes évitent de donner des informations sur le nombre de morts dans les manifestations à l’échelle nationale dans le pays, la communauté internationale a la responsabilité d’ouvrir une enquête impartiale. À cet égard, le Conseil de sécurité des Nations Unies doit traduire les responsables iraniens devant un tribunal international et reconnaître la répression meurtrière contre les manifestants iraniens comme un crime contre l’humanité.
Les déclarations du procureur général Montazeri ne trompent personne mais vont intensifier la colère des gens alors que le nombre de morts dépasse les 1 500 et que les noms de quelques 504 victimes ont déjà été publiés. Le bain de sang de novembre 2019 en Iran étant l’un des massacres les plus horribles du 21e siècle. L’ONU devrait prendre des mesures urgentes pour envoyer une mission internationale d’enquête en Iran et dans les prisons pour y voir les manifestants détenus.
Source : INU