CSDHI – S’adressant à l’agence de presse officielle Fars, Hossein Rahimi, le chef de la police de la capitale d’Iran, a annoncé que le conducteur d’un bus, qui aurait renversé et tué trois membres des unités anti-émeutes, sera exécuté dans quelques semaines.
« En coordination avec le pouvoir judiciaire, le chauffeur de bus qui écrasé les policiers sera puni d’exécution avant la fin de l’année perse (20 mars 2018) », a déclaré Hossein Rahimi.
Le chauffeur de bus a été identifié, il se nomme Mohammad Salas et c’est un membre de la communauté des Derviches Gonabadi. Le 21 février, un homme affirmant être Salas est apparu sur une vidéo dans une chambre d’hôpital, s’excusant, auprès des familles des victimes, d’avoir conduit le bus qui avait tué les cinq hommes.
La véracité de la vidéo, qui a été publiée sur Twitter par l’Agence de presse Fars, affiliée aux Pasdarans, n’a pas été vérifiée par les organisations de défense des droits humains.
« Je ne sais pas à quoi je pensais à ce moment-là. Je n’avais aucune intention de tuer qui que ce soit. Je me suis mis en colère et j’ai appuyé sur les gaz », a déclaré l’homme dans la vidéo. « C’était hors de mon contrôle … C’est juste arrivé. Je présente mes condoléances. Que puis-je faire d’autre ? »
On dit que Salas avait été arrêté quelques heures avant que le bus ne renverse les forces anti-émeutes, augmentant davantage de soupçons. Des témoins disent qu’il a été sévèrement battu pendant son arrestation.
Lors d’une conférence de presse précédente, M. Rahimi a déclaré que la police envisageait d’utiliser des armes de type militaire contre les manifestants.
« Notre réponse diplomatique et modérée ne doit pas être interprétée comme un apaisement », a-t-il déclaré le 22 février. « Nous aurions pu détruire la maison des agitateurs avec une grenade autopropulsée mais nous avons agi avec tact et en position de force.
Alors qu’il rendait visite aux forces de sécurité blessées dans un hôpital de la capitale, le 2 mars, le procureur de Téhéran, Abbas Jafari Dowlatabadi, a menacé de « s’occuper sérieusement » des « auteurs des récents troubles ».
Il n’a fait aucune mention d’une condamnation à mort possible du chauffeur du bus, mais il a déclaré que les conducteurs de deux voitures de tourisme qui auraient également écrasé les forces de sécurité le 19 février avaient été arrêtés et avaient « avoué ».
Un rassemblement, le 19 février 2018, des manifestants Derviches Gonabadi a dégénéré en violences après l’intervention de la police. Les derviches protestaient contre la détention de Nematollahi Riahi et le manque de responsabilisation des agents quant à l’endroit où il était détenu et concernant les accusations portées contre lui. Nematollahi Riahi s’était rendu au poste de police de Namju pour prendre des nouvelles des autres derviches détenus mais il avait été arrêté par la police. Les Forces de sécurité de l’État ont attaqué les manifestants, tirant des coups de feu et utilisant des gaz lacrymogènes et des matraques. Au moins trois manifestants Derviches Gonabadi ont été tués et plus de 600 ont été arrêtés.
Un membre de la communauté des Derviches Gonabadi, Mohammad Raji, qui a récemment été arrêté, sur la 7e rue du Golestan à Téhéran, a été torturé à mort au cours de son interrogatoire.
De nombreux manifestants ont été gravement blessés par des unités anti-émeutes qui utilisaient des pistolets à plomb. Des rapports indiquent que de nombreux manifestants blessés ont été arrêtés dans des hôpitaux par des agents du renseignement.
Source : Les droits de l’homme en Iran