Le Figaro, 8 mars (extraits) – L’ancienne candidate à la présidentielle colombienne et ex-otage des Farc durant six ans, Ingrid Betancourt sera reçu ce soir sur le plateau de « News & compagnie » présenté par Nathalie Levy (21h sur BFM). Elle y évoquera l’engagement qu’elle mène depuis cinq ans pour la défense des femmes iraniennes et l’importance de lutter pour l’égalité des sexes.
Le Figaro : Vous serez ce soir sur le plateau de Nathalie Levy. Privilégier des émissions d’actualité présentées par des femmes est-ce un choix délibéré de votre part ?
Ingrid Betancourt : Non ce n’est pas moi qui ai fait ce choix. Ce sont elles qui m’invitent. D’où l’importance qu’ily ait de plus en plus de femmes dans les médias pour mettre le « spot light » sur un sujet tel que la défense des Iraniennes, sur lequel nous avons eu beaucoup de mal à attirer l’attention. Pendant longtemps, je dirais qu’il y a eu une forme d’indifférence. Non seulement pour les Iraniennes mais pour l’Iran.
Pourquoi cet engagement de votre part pour les Iraniennes en particulier ?
Se battre en, France pour les femmes iraniennes, c’est mettre en lumière le chemin qu’il nous reste à faire. Il y a à peine 50 ans, l’Iran – comme l’Egypte – était un pays qui se modernisait, où les femmes étaient libres. Aujourd’hui, la violence envers elles y est institutionnalisée. Dans le cas iranien, c’est l’extrémisme qui m’a horrifiée. La discrimination est inscrite dans la Constitution et mise en pratique par le gouvernement. La source n’en est en aucune façon la religion musulmane mais une interprétation déformée de l’islam et du Coran dont s’inspire Daech. Après Charlie et les attentats de novembre, il est de notre devoir de nous attaquer au cœur du mal.
L’élection d’une femme à la tête de l’Etat est interdite par la Constitution iranienne
Le guide suprême ne peut être une femme. Une vice-présidente pour le droit des femmes a été nommée. Un prétexte dans ce pays où elles n’ont aucun droit.