CSDHI -La dictature religieuse en Iran n’a cessé d’éliminer ses opposants depuis son installation dans les années 80. Sur la fatwa de Khomeiny, fondateur du premier « Etat islamique », 30.000 prisonniers politiques ont été massacrés en l’espace de quatre mois en 1988. D’autres opposants ont été assassinés jusqu’à l’étranger. Et cette répression est toujours de mise.
Bien que même la moindre protestation soit aussitôt châtiée, l’opposition à la « suprématie du guide », à ses lois moyenâgeuses et à la répression incessante ne s’est jamais calmée. Des dizaines de milliers d’Iraniens, condamnés pour des raisons politiques, leurs croyances ou leurs activités civiles, ont été exécutés et des centaines de milliers emprisonnés depuis plus de trois décennies. Beaucoup ont perdu la vie sous la torture, d’autres en gardent encore des séquelles.
Détenus politiques, prisonniers d’opinion, défenseurs des droits, militants civils, avocats, journalistes, blogueurs, ou parents de détenus ou d’opposants sont emprisonnés dans les prisons qui émaillent le pays et dont les plus connues portent les noms d’Evine, Gohardacht, Qartchak (pour femmes), Adelabad, Vakilabad, Dastguerd, etc
Dans ces centres de détention surpeuplés, il ne reste aux détenus que la grève de la faim pour protester contre leur incarcération injuste, les conditions de de vie infernale, la nourriture immangeable, le manque d’hygiène, l’absence de soins, l’isolement cellulaire. Et ces grèves engendrent très souvent la détérioration de la santé des détenus.
Indifférentes aux demandes des prisonniers souffrants, de leurs compagnons de cellule ou de leurs familles, les autorités pénitentiaires leurs refusent l’accès aux soins appropriés. Plusieurs détenus ont ainsi perdu la santé, voire la vie, comme Mohsen Dogmetchi, mort dans une lente agonie d’un cancer et laissé sans soins jusqu’au bout.
. Le prisonnier Ali Moezi a été empoisonné le 20 avril et laissé sans soins de longues heures. Il n’a pas reçu ensuite de traitement approprié.
. Sedigheh Moradi, prisonnière politique gravement malade, comme Maryam Akbari Monfared sont totalement abandonnées à leur triste sort.
. Saleh Kohandel à la prison de Gohardacht et Missagh Yazdan Nejad à la prison de Tabriz, sont aussi privés de soins malgré un très mauvais état de santé.
. Quatre prisonniers sunnites sont morts à Zahedan après avoir été torturés et privés de traitement médical en décembre 2015 ;
. Zeinab Jalalian, détenue politique kurde, est sur le point de perdre la vue à la prison d’Oroumieh ;
. La prisonnière politique Narguesse Mohammadi est dans un état épouvantable à la prison d’Evine ;
. Le physicien Omid Kokabee, 34 ans, vient de perdre un rein, après cinq années de détention sans soins ;
. Hossein Ronaghi, un blogueur de 30 ans qui ne possède qu’un seul rein, en grève de la faim, se trouve dans un état critique.
Le refus d’accès aux soins médicaux appropriés est programmé pour éliminer les prisonniers politiques. C’est en fait une autre manière d’exécution !
Dans un communiqué publié le 27 avril à Genève, un groupe d’experts des droits humains de l’ONU a averti que « plus d’une dizaine de prisonniers politiques en Iran, y compris certains éminents défenseurs des droits humains, avocats et militants politiques, sont en danger de mort en détention en raison de la dégradation de leur condition de santé et le refus persistant des autorités iraniennes de leur fournir un traitement médical. »
Les experts des droits humains ont rappelé au gouvernement iranien en vertu des normes internationales, qu’il est tenu de respecter le droit à la santé des détenus et d’assurer leur traitement. « Le défaut de fournir des soins médicaux adéquats aux détenus est en violation des obligations internationales des droits humains de l’Iran et les normes nationales », ont-ils souligné.