CSDHI – Atena Daemi, militante des droits civils et politiques incarcérée dans la prison d’Evine, a écrit une lettre ouverte afin de réagir face à la situation de Mohammad Nazari, prisonnier politique détenu à Rajai Shahr (prison de Gohardasht) à Karaj, en Iran.
Mme Daemi considère la liberté comme le droit de ce prisonnier qui a été privé de celle-ci au cours des 24 dernières années.
« Nous ne devons pas laisser Mohammad Nazari et des gens comme lui, seuls ».
Elle a exhorté tous les esprits diligents à accorder plus d’attention à la « situation des prisonniers politiques et des prisonniers de conscience en Iran qui ont été enfermés dans le silence et l’injustice pendant de nombreuses années », leur demandant de tout faire pour les libérer.
Voici une partie de sa lettre :
« Mohammad Nazari est l’un des prisonniers qui a été victime de violations flagrantes du droit national et international.
Il est en prison depuis 24 ans. Bien sûr, il est plus juste de parler de donjon que d’une prison ! Il est emprisonné en raison d’accusations de Moharebeh (déclarations de guerre contre Dieu !).
Mohammad Nazari et de nombreux autres prisonniers, dont moi-même, souffrent d’injustice et tolèrent une situation complètement illégale et inhumaine, alors qu’ils n’ont même pas la chance d’avoir une famille ; une famille qui continue à poursuivre notre cas malgré la sécurité et les menaces et la fabrication de dossiers. Mais imaginez un instant, imaginez ceux qui ont été emprisonnés en silence pendant 24 ans, comme Mohammad Nazari.
Il vient de saisir sa seule arme, sa vie, exigeant sa propre liberté ; exigeant la justice et l’application de la loi même écrite par eux !
Maintenant, les complications de sa grève de la faim de 3 mois sur son corps sont un peu comme toutes ses souffrances endurées durant ses 24 ans d’emprisonnement.
Nous devons être sa voix.
Nous ne devons pas laisser Mohammad Nazari et des gens comme lui, seuls.
En tant que militante des droits de l’homme et prisonnière politique, je demande aux nobles Iraniens, militants des droits de l’homme, militants politiques et civils à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran et aux intellectuels de prêter plus d’attention à la situation de Mohammad Nazari, et d’autres prisonniers comme Zeinab Jalalian, Zanyar et Loghman Moradi, Saïd Massouri, Maryam Akbari Monfared et Mohsen et Ahmad Daneshpour dont les droits comme ceux de M. Mohammad Nazari ont été violés par la loi de Moharebeh, ainsi que tous les prisonniers politiques et prisonniers de conscience qui ont été incarcéré dans le silence et l’injustice pendant de nombreuses années. Je vous demande de faire de votre mieux pour les libérer et être conscients que le silence contre les crimes est une trahison envers l’humanité.
Atena (Fatemeh) Daemi
Militante des droits de l’homme, quartier des femmes, prison d’Evine, novembre 2017.