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250 mots et 30.000 morts plus tard, les Iraniens demandent justice

Last Updated: 05 août 2017By Tags:

logo massacre88 IranCSDHI – En 250 mots, durant l’été 1988 en Iran, la fatwa écrite de la main de Khomeiny ne connait pas de précédent dans l’histoire de l’islam ; jamais un chef religieux à travers les siècles n’aura proclamé un ordre aussi sanglant.

Ce vieillard s’affichant comme une source d’imitation religieuse, a promulgué un ordre qui va sceller le destin de dizaines de milliers de personnes, la force vive d’une nation. Quelque 250 mots d’une violence inouïe qui renferment à la fois un décret religieux, son application et ceux qui seront chargés de cette entreprise de destruction massive. Un concentré de haine pour le fondateur du régime du guide suprême, qui va étendre son fléau sur le Moyen-Orient et tout le monde musulman.

Ce qui va devenir le plus grand crime contre l’humanité après la seconde guerre mondiale et vider en l’espace d’une saison les prisons politiques bondées de l’Iran, a été murement réfléchi et planifié par les services de renseignement et Khomeiny en personne. Il s’agissait d’éliminer toute velléité d’opposition et d’effacer des esprits l’idée-même de résistance et de liberté.

Le fils de Khomeiny ne parlait-il pas juste avant la boucherie d’exécuter même ceux qui avaient lu un journal d’opposition ?

L’ampleur du massacre est un immense coup d’assommoir sur une société débordante d’énergie après la révolution contre le chah et dont les attentes de démocratie et de progrès sont rapidement sapées par les intégristes islamistes installés au pouvoir. Une société iranienne cultivée et moderne brutalement confrontée à un déchainement de terreur inconnue, si ce n’est dans les livres d’histoire relatant l’invasion mongole.

khomeini decree 1988

Après avoir éliminé tous les mouvements de la scène politique iranienne, Khomeiny restait confronté à une force de résistance dont la ténacité était à toute épreuve. Les prisons débordaient de leurs partisans, en grande majorité des jeunes, lycéens et étudiants, et – fait remarquable – une forte présence de femmes.

L’aversion farouche que Khomeiny portait à l’égard des Moudjahidine du peuple d’Iran, sous le leadership de Massoud Radjavi, était d’autant plus vive que cette organisation extrêmement populaire s’appuie sur le message démocratique et tolérant de l’islam pour démonter l’image totalitaire et sanguinaire qu’en a fait ce despote.

C’est justement ce message libérateur et égalitaire qui a attiré autant de femmes dans les rangs de l’OMPI, et ensuite dans les prisons. Les premiers surpris seront les gardiens de la révolution, les bourreaux et les mollahs, frappés par la capacité de résistance de ces femmes et leur incroyable courage.

C’est pour rester au pouvoir auquel il s’accroche que Khomeiny, ce fumier du Diable, donne l’ordre de tuer tous les prisonniers politiques en désignant nommément l’OMPI par le terme démagogue de « Monafeghine » ou hypocrites car ils rejettent sa vision obscurantiste de la religion. « Quiconque, à n’importe quel stade, continue d’appartenir aux Monafeghine, doit être exécuté. Anéantissez immédiatement les ennemis de l’islam. Ceux/celles qui sont dans les prisons à travers le pays et qui restent inébranlables dans leur soutien à l’OMPI sont en guerre contre Dieu et condamnés à être exécutés. » Crachant son venin, il tient à préciser : « il est naïf de faire preuve de miséricorde envers ceux qui font la guerre à Dieu. »

30.000 âmes innocentes, déjà condamnées à des peines de prison pour avoir manifesté, vendu un journal ou résister, seront exécutées. Certains même avait fini leur peines ou même avaient été libérés.

30.000 âmes innocentes enterrées dans des charniers sans que jamais les dépouilles n’aient été remises aux familles qui ne sauront jamais où se trouvent leurs sépultures.

mass grave 1988 1 1

Les principaux responsables sont toujours au pouvoir en Iran et jouissent d’une impunité totale, alimentée par le silence des démocraties. Il est temps d’y mettre fin, et de demander des comptes pour ce crime contre l’humanité. L’ONU doit ouvrir une enquête et traduire les responsables, toujours en vie, devant la justice internationale. Un mouvement pour la justice a été lancé l’an dernier en Iran par les familles des victimes. Il a aujourd’hui un an. En une année, il a ébranlé toute la dictature et fait gouter, enfin, la peur aux mollahs.

 

 

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