montazeri iran

Et soudain une preuve accablante de crime contre l’humanité accuse le régime iranien

Last Updated: 10 août 2016By Tags: , , ,

montazeri iranCSDHI – Véritable coup de tonnerre dans le ciel déjà très sombre du régime iranien. Le couperet est tombé. Et celui qui actionne la manette n’est pas n’importe qui. Il a été dauphin de Khomeiny et il dénonce le « crime le plus terrible commis en république islamique ».

Et c’est parce qu’il a eu le réflexe de dénoncer l’innommable qu’en 1988 le numéro 2 du pouvoir est tombé en disgrâce puis assigné en résidence surveillée jusqu’à sa mort en 2009.

C’est donc l’ancien l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri qui accuse. Son bureau officiel vient de rendre public l’enregistrement d’une rencontre de quarante minutes qu’il a eu avec trois autorités chargées par Khomeiny d’exterminer les prisonniers politiques en Iran durant l’été de 1988. Le document est sans appel. Une boucherie qui s’est soldée par l’exécution de 30.000 détenus politiques, une opération délibérée, programmée, pensée.

Dans l’échange qu’il tient le 15 août 1988 avec Hossein-Ali Nayeri (le juge religieux), Morteza Echraghi (le procureur), Ebrahim Raïssi (le vice-procureur) et Mostafa Pour-Mohammadi (représentant du ministère du Renseignement, le Vevak), Montazeri réprouve vivement cette tuerie de masse.

Toute la conversation est enregistrée, tout est dit. Il précise avec colère à ses interlocuteurs : « A mon avis le crime le plus terrible perpétré en république islamique depuis la révolution a été commis par vous (…) Le plus grand crime en république islamique pour lequel l’histoire va nous condamner a été perpétré de vos mains. Et vous serez considérés parmi les criminels de l’histoire.»

Les interlocuteurs de Montazeri sont les membres de « la commission de la mort » qui avait été chargée par Khomeiny de réexaminer les dossiers des prisonniers politiques et de faire exécuter tous ceux qui continuaient à défendre leurs convictions, en particulier les Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). A la suite de cette décision plus de 30 000 prisonniers politiques, dont l’immense majorité étaient affiliés à l’OMPI, ont été exécutés dans une période de trois mois. Ces exécutions, sous toutes les formes possibles et inimaginables, ont commencé le 27 juillet 1988. La rencontre s’est déroulée trois semaines après le début de ce massacre qui a duré jusqu’à l’automne 1988.

Montazeri accuse : « le fait d’exécuter (des prisonniers) sans qu’ils aient eu de nouvelles activités revient à dire que notre appareil judiciaire ne sert à rien.» Il poursuit : « pourquoi avez-vous exécuté quelqu’un que vous aviez déjà condamné à dix ans de prison ? ». Il les met en garde sur le fait qu’interdire les visites des familles pendant deux mois ne servira à rien et qu’elles leur demanderont des comptes. Il évoque notamment l’exécution de femmes enceintes et précise que la situation est catastrophique en province, notamment à Ahwaz (dans le sud de l’Iran).
La mort a frappé à travers tout l’Iran, la machine infernale happant les condamnés par groupes de cinquante, cent, voire deux cents personnes, ensemble. Une multitude de jeunes.

A l’époque Ali-Akbar Rafsandjani (actuel président du Conseil de discernement des intérêts de l’Etat) était le président du Majlis (l’assemblée du Conseil islamique des mollahs), et l’actuel Guide suprême Ali Khamenei était président de la République. Ces piliers des deux factions du régime ont tous deux défendu bec et ongle à plusieurs reprises ce carnage. C’est sur ce trône de sang qu’ils s’appuient aujourd’hui.

Montazeri précise dans cette conversation que le régime avait programmé depuis longtemps ce massacre : « le ministère du Renseignement (Vevak) était favorable (à cette tuerie de masse) et avait investi dedans. Ahmad (fils de Khomeiny) disait en personne depuis trois, quatre ans que les Moudjahidine (du peuple) y compris ceux qui n’ont lu qu’un journal (du mouvement), une revue ou un tract, doivent être exécutés ». Montazeri s’insurge en disant que : « les Moudjahidine ne sont pas des individus, mais une doctrine, une interprétation qui suit une logique. On doit combattre une mauvaise logique avec une logique juste, ça ne se règle pas par des tueries. Au contraire ça la développe. »

Depuis des années l’opposition démocratique, les Moudjahidine du peuple d’Iran, dénonce cette boucherie comme un crime contre l’humanité. Depuis des années un lourd silence recouvre la terre des fosses communes en Iran. C’est un délit d’en parler et nombreux sont ceux qui ont été emprisonnés, voire exécutés pour l’avoir dénoncé.

La complaisance dont a toujours fait preuve l’occident avec le régime des mollahs et son terrible silence permettent à la dictature religieuse de continuer à pendre et massacrer en toute impunité en Iran.

Cette enregistrement brise le silence de l’intérieur du régime. Le CSDHI condamne avec force le massacre des prisons de 1988 en Iran. Il organise à cet effet une exposition en ligne et à la mairie du 2e arrondissement de Paris les 23 et 24 aout. Il appelle à la mise en place d’un tribunal international pour juger les auteurs et cerveaux de ces crimes qui sont toujours au pouvoir. Il est temps de mettre fin à l’impunité des criminels contre l’humanité.

Ecouter l’enregistrement en persan :

 

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