UPI – BRUXELLES, 2 septembre (UPI) – Par Struan Stevenson *- L’exécution sommaire de plus de 30.000 prisonniers politiques par le régime d’Iran au cours de l’été 1988 doit certainement être classé comme l’un des crimes les plus horribles contre l’humanité de la fin du 20e siècle.
La grande majorité des victimes étaient des militants de l’opposition des Moudjahidines du peuple d’Iran. Les exécutions de masse, dans les prisons à travers l’Iran, ont été perpétrées sur la base d’une fatwa du Guide suprême de l’époque, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, ce criminel.
Une « commmission de la mort » a prononcé toutes les condamnations à la peine capitale. Mostafa Pour-Mohammadi, membre de cette commission, est aujourd’huile le ministre de la Justice du président Hassan Rohani. D’autres membres de la commission occupent des postes de premier plan dans le régime iranien.
Dans des documents rendus au domaine public, nous savons que Khomeiny a décrété : « Quiconque continue d’appartenir aux Monafeqine (en farsi « hypocrites » – terme péjoratif utilisé par le régime pour décrire l’OMPI) doit être exécuté. Anéantissez les ennemis de l’islam ».
Il a ensuite ajouté : « Ceux qui se trouvent dans les prisons à travers le pays et maintiennent fermement leur soutien aux Monafeqine font la guerre à Dieu et sont condamnés à mort. Il est naïf de montrer de l’indulgence à ceux qui font la guerre à Dieu ».
Lorsque Khomeiny a été interrogé sur le sort de ceux qui avaient déjà purgé leur peine et libérés de prison, ou ceux qui avaient été condamnés à des peines d’emprisonnement, il a ordonné qu’ils soient tous mis à mort. Il a décrété qu’il ne devait y avoir aucune pitié pour quiconque, y compris les adolescents. Il a dit que même les femmes enceintes ne devaient pas être épargnées ou avoir la chance de donner naissance à leurs bébés et qu’elles devaient être exécutées immédiatement.
Des simulacres de procès ont duré en moyenne deux minutes. On estime que 20.000 prisonniers politiques ont été pendus ou fusillés dans les 30 premiers jours de 1988, suivis par 10.000 assassinés au cours des mois qui ont suivi.
Le carnage de 1988 est un crime contre l’humanité qui est encore pire que l’infâme massacre de la forêt de Katyn, quand le NKVD soviétique a abattu 22.000 prisonniers de guerre polonais, des officiers militaires principalement, des intellectuels, des policiers et autres fonctionnaires, dans une forêt russe en avril et mai 1940. Joseph Staline et tous les membres du Politburo soviétique ont signé le document ordonnant leur exécution. Les soviétiques ont passé de nombreuses années à essayer de dissimuler leur culpabilité dans cette boucherie, qui est maintenant devenu l’objet d’innombrables livres et films.
Les monstrueux actes de boucherie comme Katyn sont devenus des jalons macabres de l’histoire de l’oppression et de la tyrannie. Alors, pourquoi est-ce que l’Occident semble déterminé à ignorer un massacre encore plus grand qui a eu lieu dasnle courant de nos propres vies, dont les auteurs sont non seulement encore en vie, mais à des postes au sein du régime iraniens ? La vérité sur ce terrible génocide a été révélée le 9 août de cette année lorsque le fils du grand ayatollah Hossein-Ali Montazeri, ancien guide suprême adjoint de la République islamique et successeur désigné de Khomeiny, a publié une bande sonore inconnue dans laquelle Montazeri a reconnu que le massacre avait eu lieu et avait été ordonné au plus haut niveau.
Dans la bande électrisante, on peut entendre Montazeri dire lors d’une réunion de la commisssion de la mort en 1988 qu’ils sont responsables d’un crime contre l’humanité. Il dit : « Le plus grand crime commis pendant la République islamique et pour lequel l’histoire nous condamnera, a été commis par vous. Vos noms seront à l’avenir gravés dans les annales de l’histoire comme des criminels ». En raison de ses protestations franches, le grand ayatollah a été destitué de son poste de successeur du Guide suprême par Khomeiny et placé en résidence surveillée jusqu’à sa mort en 2009.
Comme le massacre soviétique de Katyn ou l’holocauste nazi, tous les hauts fonctionnaires du régime connaissaient et étaient complices de ce crime. Le soi-disant «modéré» président de l’Iran, le souriant Hassan Rohani avec qui l’Occident croit qu’il peut faire des affaires, était le chef adjoint du commandant des forces armées du régime à l’époque. A ce poste, il était certainement au courant de l’extermination choquante des prisonniers politiques en Iran et en tant que tel, il devra rendre des comptes, ainsi que tous les autres auteurs.
Vingt-huit ans après ce crime barbare, la condamnation internationale est lente à émerger. En effet, l’Occident semble déterminé à négliger cette plus grande violationbdes droits de l’homme depuis la Seconde Guerre mondiale, de manière à pouvoir signer des accords lucratifs avec le régime iranien. C’est une honte qu’il n’y ait pas eu de poursuites des criminels qui ont orchestré et exécuté les meurtres horribles de 1988, et que le régime continue à nier.
Si l’ONU veut conserver une once de légitimité, elle doit immédiatement lancer une enquête complète et indépendante sur ce crime épouvantable et insister sur l’arrestation et le procès pour crimes contre l’humanité de Khomeiny, Rouhani et tous les autres meurtriers dont les mains tachées desang continuent de faire trembler l’Occident.
*Struan Stevenson est président de l’Association européenne pour la liberté en Irak. Il a été député conservateur représentant l’Ecosse au Parlement européen de 1999 jusqu’à son retrait en 2014. Il a été président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak de 2009-2014 et président des Amis d’un Iran Libre.